Un atelier d’écriture sur comment planter un décor, où j’ai été inspiré par ma récente lecture d’un livre sur l’histoire des Vikings. Il se divisait en 3 points : une scène vide et neutre, puis la même chose en ajoutant une atmosphère. Enfin, la dernière partie consistait à intégrer des dissonances dans son décor (intrus, absence, déformation, météo). J’ai un peu revu la consigne…
I – Une maison-halle
La maison-halle est en haut d’une colline. Les murs en torchis supportent un toit de chaume enneigé.
Dedans, des piliers en bois sont plantés régulièrement. De grands tapis ouvragés recouvrent le sol. Des tentures en laine bouillie noir et ocre tapissent les murs sans fenêtre. Des lances, haches et boucliers les recouvrent parfois. Argent et dorures ornent les piliers de motifs runiques. Des coffres entourent la salle. Quelques ossements gisent près du feu central.
II – La maison-halle d’un grand chef viking
Sur les rivages de la mer Baltique, une maison-halle surplombe une colline enneigée. Elle se tient fière dans les vents glaciaux. Le chef, qui l’a fait construire en torchis et en chaume a voulu montrer la solidité de sa domination sur la région et sa résistance aux éléments.
A l’intérieur, une forêt de piliers de bois donne une sensation de profondeur à l’une des rares constructions durable du Jutland. Les visiteurs sont frappés par les tapis et tentures en laine permettant de garder la pièce au chaud. Aucun guerrier, scalde ou paysan n’en a jamais vu autant à la fois. Les motifs noirs et ocre des murs répondent aux dorures des piliers avec élégance. Les runes rappellent les histoires de Thor, protecteur des lieux.
Lances, haches et boucliers sur les murs… nettoyées, les armes ne reflètent plus le sang des victimes ayant permis ce luxe ostentatoire. Les coffres, remplis de trésors ou de butin, permettent aux guerriers de s’asseoir et festoyer autour du feu. Les ossements d’animaux – peut-être d’un ours ou bien d’un loup – rappellent que les victoires sont le fruit de leur dévotion aux dieux autant que de leur férocité au combat.
III – La maison-auge
Gai sous le ciel bleu pâle du printemps, un cochon court à travers une colline verdoyante. Le flair ne trompe pas le groin infaillible de cet énorme porc au crin brun tâché de terre séchée. Au faîte de la colline, un bâtiment. Une vaste auge s’ouvre à lui, percée en son toit de nombreux trous. Le fond s’est écroulé sur lui-même, mais plusieurs piliers aux motifs effacés tiennent toujours.
Grognant de satisfaction, notre porc se roule dans la paille et la boue. Qu’on ne le prenne pas pour une truffe, il devrait y avoir à manger ici !
Des lambeaux de tissus dérangent sa recherche. Il les écarte de son groin. Retournant un coffre éventré, des rats, surpris, s’enfuient en couinant. Un reste de livre semble tout à fait délicieux. Ridicule festin, mais ça se dévore. Des restes de métal et de bois sentent la viande… Hélas plus rien à manger. Il écarte encore un long morceau de bois orné d’une pointe. Il y avait un feu ici ! Les ossement n’ont plus de chair non plus.
Déçu, le porc s’apprête à sortir. Reniflant dans l’entrée, il fouille la terre et trouve enfin le seul trésor encore valable ici. Les moisissures ont fait apparaître des champignons… Miam, des truffes !