Spoiler : non, pas de nouvelle version d’hexagone à l’horizon, et heureusement.
Avez-vous entendu le dernier morceau de Renaud ? Il faut absolument regarder le clip, c’est édifiant !
Bordel… ça fait mal de vieillir. C’est. Très. Gênant.
Je dirais même : mashallah, la gênance ! C’est quoi ce clip tourné et monté par Jean-Eugène au fond de son jardin ? Qui est cette Esmeralda du pauvre ? Pourquoi sont ils torses nus, putain ?! D’où sort ce fusil ? Et comment peut-on se dire que « coronavirus, connard de virus », ça va être un refrain d’enfer ?!
Cette corona song mérite à elle seule de faire sortir Antoine Daniel d’outretombe pour un épisode spécial de What The Cut.
Bon… calmons-nous.
Visuellement, c’est moche. Soit. Il a sûrement fait ça en fin de confinement avec peu de moyens. La musique est pauvre et il n’a plus de voix. OK. Bah, il a trop bu, on savait bien.
C’est pas ça qui importe. Renaud on l’aime bien pour ses textes, pas pour sa musique. Le mec a pondu des chefs-d’œuvre engagés comme Hexagone, Les Charognards ou même plus récemment – soyons fous – Manhattan-Kaboul. Il a chanté le Nord, Brassens… Le mec a lutté, c’est un écorché vif. Quand il n’a plus de voix à cause de l’alcool, on ne juge pas. On ressent une empathie pour un camarade.
… Oui mais non. Là, c’est pas possible. Ce texte est 100% à chier : des remarques racistes sur les Chinois, croire en Raoult comme n’importe quel boomer complotiste, soutenir Douste-Blazy, puis « coronavirus, connard de virus » quoi !
Manhattan-Kaboul, ça fait déjà 18 ans en fait. Depuis Les bobos en 2006, on avait senti que ça n’allait plus. Le chanteur de Société tu m’auras pas était passé à droite. Et depuis, il embrasse des flics, il a quasiment soutenu Fillon, a voté Macron et cite un chiraquien de seconde zone dans ses chansons. Si ça continue, on va le retrouver avec les identitaires en soutien de Marine en 2022. Misère !
Je ne peux pas croire que son entourage ne se rend pas compte que c’est de la merde. Certains font déjà du fric avec des albums de reprises pourraves, mais il y a des limites quand même. Comment peuvent-ils laisser faire ça ?
Renaud, on t’aime. On sait qu’après tout ce que tu as vécu, tu es fier d’être toujours debout, mais ce serait pas mieux de s’assoir 5 minutes sur un banc ?